A la recherche de la nouvelle tare.
Salut la compagnie
Excusez-moi du retard, mais c'est la rentrée, comme dirait l'autre
Le monde entier me tombe sur le coin de la figure, je n'avais plus l'habitude, bref, j'avoue, je me suis un peu laissé dépasser par les évènements, et je vous ai laissés en plan dans les dents.
Sorry babes.
Pourtant, mes adorés, il va bien falloir vous faire à mes absences, car je pars dès demain à la Star'Ac 4 pour, je l'espère, de longues semaines à taper le buf avec les autres candidats, et a essayer de ne pas me faire taper sur les doigts par Gérard Louvin, le nouveau Dirlo sadique qui hante ces lieux de Seine-et-Marne.
Je n'aurai pas couché avec Armande Altaï en vain, et je suis heureux d'avoir évité de céder à Nikos, de retour d'Athènes en force, quoique sans médailles.
A moi la vie de Star en devenir, à moi les tours de parc en survêt' siglé sous la férule de Tiburce, et l'ambiance fraternelle des chambrées J'espère que les filles seront à l'avenant, j'ai déjà loupé Sofia l'année dernière, il va falloir se rattraper.
Moi qui rêve depuis toujours de devenir Rock Star, pour pouvoir éclater des guitares sur scène, abuser de groupies à peine majeures, me vautrer dans la débauche et mourir avant 40 ans pour devenir un mythe, il va falloir que je sois bon. Très bon même, car mon pays m'a à l'oeil, comme le Général Koenig, sachez et dites à vos troupes que la France vous regarde et que vous êtes son orgueil.
Je m'en voudrais fort de me faire éjecter dès le début, et disparaître dans l'oubli à l'instar de Georges Alain.
Non, j'espère acquérir une notoriété qui me permettra, comme Patxi, de faire de la pub pour des gels coiffants à haute fixation. Bon, évidemment, avec mon alopécie galopante, ce n'est pas gagné peut-être alors un fabricant de compléments capillaires, nous verrons bien.
Ce n'est rien de dire que j'ai le trac. J'en suis à ma quatrième corde de mi en 2 jours, étant quelque peu crispé du doigt. Ah, j'aurais du faire du triangle, c'est peut-être moins Rock n' Roll, mais on a peu de soucis de matériel, c'est relativement inusable.
J'espère en tout cas que j'aurais assez de cran pour ne pas tomber dans les pommes le soir du premier Prime, car lors de ma dernière « prestation » scénique, cet été au Bal des Bleuets de la Maison de Retraite de Caudebec-lès-Elbeuf, j'ai un peu craqué dans le solo du « Temps des Cerises », et j'ai fini sous les huées, alors que les pensionnaires m'arrosaient de gel adhésif pour dentier. C'est un traumatisme important, croyez-le bien.
Eh oui, le public est exigeant, surtout lorsqu'il a connu les débuts de Tino Rossi et de Charles Trenet, assez représentatifs du Heavy Métal « à la Française ». Ils ne vous laissent pas de seconde chance. Regardez ce que sont devenus les Compagnons de la Chanson, dont les derniers membres ont fini dans les mines de sel d'Universal sous les coups de fouet de Pascal Nègre.
Repensez à Douchka, Sabine Paturel et Laroche-Valmont, qui tient aujourd'hui la caisse 3 du Drive-in Mac Donald's de la nationale 20, à Arpajon.
Bon, il a toujours le look, Coco, mais il a l'air un peu abattu.
Mais, pas de panique. Je vais bien finir par imposer mon style musical inimitable, mélange délicat de bourrée auvergnate et d'électro froide, craché par le Bontempi qui m'accompagne depuis mes huit ans, agrémentée de churs poignants, des samples de chats qu'on égorge. Même Kraftwerk n'y avait pas pensé.
Je vais leur en remontrer, au château de MoulinStar, à ces ados décérébrés. Non, la musique française n'est pas morte ! Oui, la téléréalité est compatible avec le talent, diantre, fichtre et putentrailles, cornes de bouc et tripes du Diable !
Quand on est suffisamment créatif pour avoir inventé un harmonica électrique qui marche à piles, d'une autre classe que le violon de Catherine Lara, et qu'on a suffisamment d'abnégation pour continuer à chercher son public sur la ligne 7, entre République et Pont de Levallois tous les jours, on mérite de réussir !
Bon, je vais faire mon sac.
Je vais prendre mon hippopotame en peluche, mon fétiche éternel, et la photo de Maman.
Je compte sur vos SMS nombreux si ça sent le roussi et je vous promets que je saurai penser à vous le moment venu, en vous offrant des accès Backstage au Stade de France et des slips dédicacés.
Rockainerollement vôtre.
Jérémie.