La réponse est oui, selon le regretté Desproges.
Peut-on rire avec n'importe qui ?
La réponse est non, toujours selon le susnommé.
Mais
Desproges nous a quitté il y a près de vingt ans maintenant, et je
crains qu'aujourd'hui il ne soit plus possible de rire de tout sans
s'attirer les foudres de pléthore d'associations ou de se faire taxer
de Dieudonisme diabolique.
Nous célébrons actuellement le 60ème
anniversaire de la libération des camps de destruction massive nazis.
C'est un sujet auquel je suis particulièrement attaché, ayant eu
un professeur de philosophie israélite qui nous a projeté Shoah et Nuit
et Brouillard, deux films dont on se remet difficilement et qui
permettent de mesurer l'étendue du drame que fut le National Socialisme
à la sauce Hitler déglacée au Mengele.
Le
judaïsme est donc un sujet sensible, et le retour d'une certaine forme
d'antisémitisme, passif ou actif nous empêche désormais d'écrire la
moindre ânerie au sujet des juifs.
Demandez-donc au Petit Prince Harry, puisque c'est ainsi, il reviendra Nazi.
Ne
souhaitant en aucun cas pousser le manichéisme jusqu'à me foutre des
palestiniens, et restant persuadé qu'on a le droit de rire de tout, je
vais m'en prendre aux Berrichons.
Je
précise que je ne me suis rendu que trois ou quatre fois dans le Berry,
mais j'ai une connaissance assez approfondie de la matière.
« Le Berrichon ».
« Le
Berrichon est un sujet de taille et d'intelligence médiocres. Le mâle
est frustre et peu soigneux de sa propre personne, tandis que la
femelle est extrêmement farouche, ce qui est assez surprenant si l'on
considère sa laideur en règle générale. J'ai bien essayé d'en attraper
une un soir en boîte de nuit, fin rond, l'échec fût aussi cuisant que
ma propre cuite et croyez-moi, je m'étais vraiment rabattu sur celle
qui me semblait la plus facilement accessible, une gironde bergère
(voir plus bas), sobrement vêtue d'une robe de
jute, un fichu, des bas de laine mités et une paire de sabot qui
vraisemblablement n'avaient pas été achetés chez Prada.
La
principale activité du Berrichon est l'élevage ovin et bovin. Cette
promiscuité avec ces animaux, loin d'être les plus intelligents du
règne animal, explique sans doute beaucoup de choses.
La richesse Berrichonne réside essentiellement en son patois fourni, grâce auquel je vais poursuivre cette chronique.
En bon abbateleux baziot, le guéredeau Berrichon gabige et s'abreuvage dès qu'il en a le loisir.
Accorgeant,
il affoure, garnissant son tourtier du boulié tiré de la muloche, ses
riques et ses tourmoutes à qui il donne à treuiller goulûment pour
qu'ils ne meurent pas de soif. Il peut être pigroche, et en ce cas, il
est nécessaire de s'en éloigner au plus vite. Lorsqu'il quinche du
tétiau, le Berrichon se rencaroune et virounne comme un derviche.
Souvent renica et proche de ses sous, il se nourrit de radidida et de triabale.
Les jeunes Berrichons sont des Jean-Fesse jusqu'à l'âge où ils peuvent aider aux travaux des ouches.
Quand
deux Berrichons se jaspinent comme des pauchons, ils sont pigrons à
l'extrême et jarrent dans tous les sens. Bref, de vrais Bazins
Chaque année, pour Pâques, le Berrichon organise une berbuée, où il s'abutte et s'abrase comme pas possible.
En
conclusion, il ne faut pas s'étonner de l'absence notable de Berrichons
sur les scènes internationales, politiques ou médiatiques : il
aime avant tout rester dans son cafourniau jusqu'au moment de
caner. ».
Ami
lecteur et Berrichon, ne t'offusque pas, ceci n'est que de l'humour et,
tu le sais bien, on DOIT rire de tout, car c'est le plus efficace
remède contre la morosité et l'intolérance.
Bises.
Jérémie.