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DOLLYBAO
21 septembre 2004

Réglons nos comptes avec la Société.

Mes bien chers camarades.

 

J'ai passé une excellente soirée hier à comparer les puissances respectives de mes appareils ménagers, et à jongler avec eux pour ne pas atteindre le seuil fatidique de 1 000 Watts.

 

C'est ainsi que j'ai appris que si je voulais manger chaud, il fallait que je cuisine dans le noir, sur la petite plaque, sans dépasser le niveau 5. Après quoi, black-out complet. Amusant.

En fait, après 1 000 Watts, il se produit une alternance de 4 secondes d'électricité et 4 secondes de coupure, d'où les sautes d'humeur de mon ordinateur hier. EDF vous offre plus que la lumière, il rajoute la pénombre sans supplément et réinvente le courant alternatif !

 

Je ne comprends vraiment pas pourquoi l'Etat veut se débarrasser d'une boîte aussi inventive…

 

Bon, le jeu est assez amusant, mais ne fait rire qu'un temps. C'est pourquoi je suis allé payer ma facture, à la caisse de mon agence, en acquittant au passage des frais de dossier représentant à peu près deux tiers de ma facture. Il n'y a pas de petites économies, dixit Sarkozy. En tout cas, je récupère mon précieux jus à 19 heures.

 

Décidé mettre à profit ma journée du Bon Citoyen, je me suis rendu au Commissariat Central de mon Arrondissement. Ceux qui suivent mes aventures savent que je me suis fait cambrioler le mois dernier, et que les malandrins de bas étage avaient fait main basse sur ma Carte d'Identité. Et bien, j'ai retrouvé ladite carte dans mon local à poubelles, entre le container à verre et celui du tri sélectif.

 

J'ai été soulagé, car je n'aime pas savoir mes documents officiels entre des mains peu recommandables.

 

Ayant déclaré le vol à la Police, je m'y rends de nouveau pour déclarer la retrouvaille, muni du papier délivré précédemment.

On m'a fait poireauter plus d'une heure sur un banc, évidemment.

 

Etant de nature « Lion en Cage », incapable de rester assis sans rien faire plus de 4 minutes d'affilée, je m'emparais de tous les prospectus mis à la disposition du public par la Préfecture, et m'y plongeais avec délices. Je suis désormais incollable sur les thèmes suivants :

-         Ma voiture est mise en Fourrière, que faire ? (Préparez la monnaie...)

-         Protection des personnes âgées. (Heckle et Jeckle vous accompagnent retirer votre pension à La Poste...)

-         Victimes de viol, réagissez vite. (Criez, par exemple...)

-         L'Institut Médico Légal. (En cas de piéton écrasé par un camion benne, pensez à amener des vêtements propres pour vêtir le corps...)

-         La Fanfare Municipale de la Police de Paris. (Pin Pon Pin Pon...)

-         Alcool au volant : Danger (31 % des accidents mortels à Paris, comme dirait Jean Carmet, ça nous fait quand même 69 % de buveurs d'eau…)

-         …

 

Ayant épuisé les prospectus, j'avisai le panneau sobrement nommé « Charte de l'accueil du public auprès des Fonctionnaires de la Police Nationale ».

Alors que j'attendais depuis plus de 45 minutes en face d'un bureau vide, je me régalais de la disposition instaurant la « Permanence de l'accueil et la totale disponibilité des Fonctionnaires ».

 

Etant par ailleurs juste à côté du Poste proprement dit, en fait un comptoir derrière lequel devisent des Fonctionnaires en Tenue en attendant la relève, je fus charmé d'entendre leur point de vue sur leur beau métier :

« 'Tain, elle m'a cassé les couilles avec sa plainte à la con, j'en ai rien à branler de ses histoires, quelle pouffe cette conne… »

Ou alors :

« Ils m'font chier ces feujs (le commissariat est en plein Sentier) avec leurs embrouilles à deux balles, j'avais envie de lui dire, mais casse-toi, retourne en Israël ! » (Doigt d'honneur à l'appui).

Et autres joyeusetés du genre.

 

Je tiens à préciser qu'un fois n'est pas coutume, les plus grosses vulgarités étaient émises par le Personnel Féminin de la Police Nationale.

 

Bref, pendant que ces bons mots berçaient mes oreilles, je lisais au mur :

« Les Fonctionnaires de Police doivent faire preuve de politesse, d'égards et de courtoisie. Ils s'interdisent tout propos, geste ou remarque déplacés, ou de nature blessante. Ils accueillent et traitent le public sans distinction de sexe, d'âge, de condition sociale ou d'état » (Je suppose qu'il englobent par ce terme la race et la religion, sujets traditionnellement sensibles chez les forces de l'ordre).

 

Précisons toutefois que, par "Public", l'administration comprend, dans sa réthorique sans faille, les "Victimes, Plaignants ou Requérants".

Nous voilà rassurés : les suspects, contrevenants ou assimilés peuvent toujours être traités de "Bougnoules", de "Pédés", et ont encore droit à la clé au bras, aux menottes archi-serrées et aux Pages Jaunes sur l'occipput.

 

Bref, la théorie, toute bienveillante qu'elle soit, devra toujours céder la place à la réalité du terrain.

 

Au bout d'une heure, une fliquette a daigné me recevoir. Je lui ai exposé mon cas, et tendu ma déclaration de vol. Elle a pris son Bic, barré la feuille d'une gigantesque croix, l'a froissée et jetée au panier.

 

Merci, merci pour tout, je ne vous dérange pas plus longtemps, au plus tard possible, hein ?

 

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Commentaires
M
amusant<br /> <br /> presque autant que de poireauter aux urgences d'un hopital
A
Le courant a t-il rétabli ? Le suspens est insoutenable...
L
L'eau, ce liquide infect qui dénature le Ricard (ex mari de moi, fan de Jean Carmet)<br />
B
Mais en fait, tu ne trouves pas que tu abuses un peu.<br /> C'est avec des gens comme toi qu'on paye des impôts. Si tu_ne t'étais pas fait cambrioler, tu ne serais pas obligé de faire perdre du temps de parole à la fonction publique.<br />
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