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DOLLYBAO
20 août 2004

Le chant de la liberté.

 

Mes chers compatriotes,

 

En cette année 2004, conformément à un cycle de 60 ans qui tend à les assimiler à certains criquets Pèlerins, les américains sont de retour en France, et notamment à Paris. C'est la presse unanime qui l'affirme, statistiques des nuitées à l'appui.

 

Après la navrante brouille diplomatique grandguignolesque qui eut pour conséquence dramatique de rebaptiser les frites du self du Congrès américain en « Frites de la Liberté », nos sympathiques transatlantiques, à la rancune heureusement peu tenace, ont choisi la voie de la raison, et viennent une fois de plus nous apporter les délices de leur civilisation placée sous protection divine, tout de même, rendez-vous compte.

 

Les américains are back ! Jouez hautbois, résonnez musettes !

                      

Certes, les plus férus d'histoire contemporaine ne manqueront pas de me signaler que Philippe Leclerc de Hautecloque et Rol-Tanguy ne sauraient sans abus être considérés d'ascendance Yankee, mais foin de débat stérile, derrière le FFI de 1944 se profilait bien l'ombre du GI salvateur, VRP de la liberté, de Lucky Strike©, Coca-Cola™, Walt Disney Corp.®™ etc.

 

60 années plus tard, les descendants des combattants venus chasser l'Aigle Nazi reviennent en goguette dans notre Doulce France, pour nous abreuver de billets verts, nous donner une magistrale leçon d'élégance vestimentaire et nous exposer « in vivo » les conséquences visibles du diabète et de l'abus de nourriture High-Carb.

 

Pas chiens, nous leur servirons en retour une bouffe infecte et hors de prix, arrosée de résidus de fond de cuve agrémenté de soufre et d'éthanol, sobrement dénommé « Château LePiquette » jetée de mauvaise grâce en pâture sur les terrasses de nos cafés, dont ils se repaîtront avec délices et gargouillis en encensant notre gastronomie incomparable.

 

Les plus chanceux d'entre eux ramèneront au pays une impressionnante collection de gonocoques, généreusement offerts par une prostituée roumaine à peine pubère, la fameuse « Petite Femme de Paris » que le monde nous envie.

 

Paris, Romantic City ! Prélevons nous aussi notre dîme sur le cheptel féminin US, auprès duquel j'ai un certain succès : le brun ténébreux Baudelairien de moins de 75 kilos est apparemment à leurs yeux d'un exotisme incroyable, et je pense pouvoir affirmer que les jeunes hommes de mon genre sont peu fréquents entre Boston et LA.

 

J'en veux pour preuve le SMS enflammé que m'a envoyé Britney Spears, la poupée qui chante, rencontrée au sortir de la boutique Von Dutch, et qui m'a offert un souper intime au Costes entre 2 chandelles et 6 gorilles : « Jeremy, le merveilleux dinner pass avec twa will stay forever in my heart, OOOps, we'll do it again, U Toxic Bébé Doll ».

 

Que voulez-vous répondre à ça ? J'étais si ému que ma réponse, à la réflexion, manque de romantisme échevelé : « I wanna F***  UR body better than Justin Bridoulake baby ».

Elle ne m'a jamais rappelé…

 

Bref, tant pis, je continuer à me payer directement sur la bête étasunienne, en m'offrant gratos un superbe album de photos.

 

En effet, le hasard, ainsi qu'une certaine forme de snobisme, m'ont toujours fait habiter dans des hauts lieux du tourisme Parisien : Tour Eiffel, Ile Saint-Louis et actuellement Louvre.

Comme j'ai une bonne tête, ou en tous cas je n'inspire pas la crainte, nos sympathiques visiteurs me demandent fréquemment de les prendre en photo avec leur propre appareil.

Je m'exécute avec le sourire, en prenant soin tout de même de laisser traîner un doigt devant l'objectif ou de couper une tête, notamment Place de la Concorde, en hommage à la Terreur révolutionnaire.

 

Vous n'imaginez pas le nombre de clichés que j'ai pu prendre en 15 ans, bien que piètre photographe.

A mon avis, il y a autant d'images de mon cru en circulation dans le monde que de posters « Le Baiser de l'Hôtel de Ville » au dessus des lits de nos adolescentes.

 

Grâce à l'avènement du numérique, j'ai toutefois affiné la technique : quand le hasard me met en présence d'un touriste sur le point de libérer l'oiseau à 5 millions de pixels, ce qui arrive fréquemment si vous aimez les balades aux Tuileries, je me précipite dans le cadre, arbore mon plus carnassier sourire ou enlace la moitié féminine du Cartier-Bresson amateur.

 

Puis, je tends ma carte de visite, avec mon adresse e-mail, pour qu'il puisse m'envoyer la photo, en précisant toutefois de s'abstenir si le cliché est mauvais, car rien ne me mets plus en rogne que d'avoir ma boîte saturée de fichiers à la noix.

 

Prenez-en de la graine, ça fonctionne, et au pire des cas vous aurez la joie de contempler la mine sidérée du touriste, incapable de comprendre ce qu'il lui arrive.

 

Amusez-vous bien, et à lundi !

 

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Commentaires
E
quel pied linguistique!!!!!<br /> comme dirait le neufcubien cité plus avant:<br /> 'tain z'y va tu parles comme un livre"
V
Trop fort, trop vrai , et trop de ricains ... De quoi je m'emporte mais non ... J'en vois des 100aines par jour et il font meme pas l'effort de parler français ... "Scuse me , Where can I ..." en gros la reponse c'est tout droit toujours tout droit puis a droite ... Avec un peu de chance ils se retrouvent dans une ruelle paumé ...<br /> <br /> En tout cas bravo pour ton blog !
S
Pour marquer le coup, ce soir je vais prendre 2 Big mac.<br /> Super Size Me...
C
..que c'est coquet! ;o) Quel dommage qu'on ne puisse pas attribuer de bonbecs ici, tu en aurais une indigestion! Bon week end à lundi (sans faute hein?) biz Tillie
M
Grace à toi, et une fois de plus, mon assistante doit me prendre pour un fou car je me marre seul devant mon ordi ...<br /> Bon week-end ma bicquette.
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