Comité Con-Fraternel des Casse-C******* de Compétition.
Mes tout-petits.
Je ne sais pas ce que vous avez fait hier soir en deuxième partie de soirée, et je conviens que cela ne me regarde pas, mais si comme moi vous étiez devant France 2, peut-être avez-vous assisté à la rediffusion du « Bal des Casse-Pieds ».
Je regarde peu la télévision. Normalement, je loue des DVD mais si vous suivez un tant soit peu mes aventures, vous savez que ce plaisir m'est aujourd'hui interdit. De plus, je tiens à profiter de ma télé au maximum, ne sachant pas précisément combien de temps encore elle restera ma possession exclusive.
Donc, le Bal des Casse-Pieds. Ce film aurait pu n'être qu'une comédie légère, mais il se distingue des productions habituelles par sa musique entraînante et guillerette, sa finesse, sa justesse de ton, son incroyable galerie de portraits et son casting invraisemblable : Villeret, Lanoux, Carmet, Lemercier, Brasseur, Bedos, Piccoli, Bacri, Yanne et j'en passe se sont donnés le mot pour souiller de leur présence la vie de Miou-Miou et de Jean Rochefort.
Même si le trait est forcément accentué, ils sont tous là. Toutes les formes d'emmerdeuses et d'emmerdeurs possibles et imaginables se retrouvent dans ce film savoureux, qui n'a pas pris une ride depuis sa sortie.
Pourtant, je ne cracherai pas sur les emmerdeurs, car je sais parfois en être un de la plus mauvaise eau. Si ce n'est pas le trait dominant de ma personnalité, je dois avouer que je prends parfois un plaisir vicelard à emmerder mon prochain. Surtout si c'est un emmerdeur, mais que voulez-vous, on est tous le beau-frère de quelqu'un.
En revanche, je n'ai jamais compris ce qui pouvait pousser des êtres humains à dédier la majeure partie d'une existence qu'ils devraient pourtant consacrer à courir le cur léger dans les prairies du bonheur terrestre, à l'accomplissement d'une mission permanente de nuisance exercée sur leurs congénères.
Le voisin irascible, le pisse-vinaigre compulsif, l'empêcheur de tourner en rond ou l'entomologiste sodomite sont pour moi autant de mystères insondables.
« Pour vivre heureux, faites chier les autres » semble être leur devise éternelle et l'énergie sans limite qu'ils concèdent à l'exercice de leurs forfaits devrait normalement les occire rapidement, mais l'Esprit Sain a voulu que les cafards aient la vie dure.
Nous devons donc souvent nous résigner à subir les assauts répétés de ceux qui voient dans notre présence sur la même planète qu'eux une forme ultime de provocation, mais nous nous réservons le droit, à la faveur d'une humeur primesautière, d'en moucher un au passage, qui viendrait voleter trop près de notre sphère d'intimité.
J'arrête de vous emmerder, mais je reviendrai.